Les petits hameaux du massif du taennchel
Les dessus de Ribeauvillé regorgent de petits hameaux éparpillés sur le flan Sud du massif du Taennchel.
Il semble que le peuplement se soit fait lentement, avec l’arrivée dans les années 1450-1510 des premières familles qui s’appelaient alors s’appelaient Scheidecker (bûcheron), Entzmann (menuisier), Mathis et Wegscheider (verriers), tous venus d’Autriche et de Suisse.
L’origine du nom de « verrerie » provient du fait de la fabrication de verre par concentration de la terre brune sous l’effet du feu, effectué dans des huttes. Par épuisement de cette masse, les gens furent contraints à abandonner leur travail et l’activité s’arrête définitivement en 1733.
Kalbplatz
Petite Verrerie
Saxermatt
Schelmenkopf
Grande Verrerie
Les premières bornes de crête ont été mises en place sous Guillaume II de Ribeaupierre au début du XVIe siècle, au départ du rocher des Reptiles jusqu’à l’arrivée près du rocher du Reinolstein.
Une trentaine d’année après l’arrêt des fours, les bornes traditionnelles dites « calice » sont mises en place ; elles portent sur une face un « Kelchglas » gravé en creux et sur l’autre face les 3 écussons des Ribeaupierre. Sur le dessus, y sont gravés soit une lettre (A à Q) soit un nombre (I à XIIII).
La période faste desVerriers
L’installation de verriers en un lieu est conditionnée par la présence des matières premières : le silice, le combustible et certains additifs. La silice sera fournie parles grains de sable eux-mêmes issus de la désagrégation du grès, si abondant au Taennchel au-dessus de 700m. Les fondants utilisés pour réduire le point de fusion le sont également : potasse, fougères, cendre de sapins,
Ces conditions favorables et la volonté des Ribeaupierre d’exploiter leurs richesses forestières, ont fait prospéré une véritable industrie sur les flancs du Taennchel, animée par des maître-verriers venus des hauts-lieux de la fabrication du verre
C’est sur le site « Eberlinsmatt« que l’on trouve les traces du premier four installé par les verriers auprès de la maison seigneuriale. Un deuxième four est installé en 1687 au « Vorder Ibach« , actuelle Grande Verrerie, puis un troisième en 1707 au « Hellhocken« , actuelle Petite Verrerie.
Bizarrement c’est le manque de bois qui va conduire à la fermeture successives des verreries.
La vie après les Verriers
Pendant plus de soixante ans, les pentes du Taennchel auront vu la fabrication d’une grande variété d’objets en verre par des maîtres verriers venus du Nord et du Sud des Alpes. C’est une période remarquable de l’histoire du Comté de Ribeaupierre. Mais l’histoire des verriers ne s’arrête pas avec l’extinction du dernier four. Les familles qui choisiront après 1733 de rester sur place, vont devenir bûcherons, éleveurs, agriculteurs, voituriers, des activités qu’ils pratiquaient naguère déjà, indispensables à la fabrication du verre et pour leur subsistance.
Les anciennes « Hütten » ayant abrité le four, sont transformé en « Melkerei » (étable ou laiterie). Mais la vie ne sera pas facile pour les nouveaux Glashetter ; le développement de ces activités va se faire dans un climat de conflits et de contestations permanent. Depuis ce temps mémorable, beaucoup d’eauà coulé le long des deux vallons de l’Ibach. Les habitants ont oublié toutes les mésaventures dont leurs prédécesseurs et leurs aïeux ont été les infortunées victimes. Les petits hameaux sont aujourd’hui devenus de paisibles îlots de verdure, points de départ de nombreuses et agréables promenades pédestres dans le massif majestueux et sauvage du Taennchel.
Un recueil historique sur les Verriers des Ribeaupierre

Grâce au grand nombres d’archives, le Cercle historique de Ribeauvillé a pu compiler et éditer en 2013 un ouvrage de près de 200 pages sur l’histoire des Verriers des Ribeaupierre, véritable recueil d’anecdotes, de faits historiques, de dessins, de photos…